Bar à jus et café végétarien parisien, OTIUM propose une approche engagée, gustative et spirituelle de la nourriture. Des produits bio, sains et de saison, des recettes inventives, rustiques mais raffinées, et un lieu authentique et intimiste qui nous invite à la déconnexion et à la contemplation.
Kaitlyn Reinhart, cofondatrice et chef de ce paradis gourmand, nous propose des recettes bios aux saveurs originales et savoureuses, ainsi que des jus tout en harmonie. Canadienne et parisienne d'adoption, elle a accepté de nous raconter son parcours.
Quelle est ton parcours avant OTIUM ?
Avant de créer OTIUM, j’étais productrice de défilés et de shootings photos dans la mode. J’avais beaucoup de clients qui venaient de NY, LA, et qui voulaient boire des jus pressés à froid. À cette époque, l’offre à Paris était quasi inexistante et peu qualitative. J’ai donc eu l’idée de développer une gamme de jus pressés à froid avec d’excellents ingrédients et un packaging épuré et désirable. Avec Charles, mon associé, on créait les jus dans un petit atelier à Saint-Michel. Mon premier client a été Dior. Plusieurs autres grandes maisons se sont rapidement intéressées à nous, l’aventure OTIUM était lancée.
Pourquoi t’être lancée dans le domaine des jus et de la nourriture ?
J’ai toujours été intéressée par la nourriture. Même après une longue journée de travail, je prenais plaisir à cuisiner pour le dîner. C’était un moment de méditation, d’introspection et de créativité. Je ne nourrissais pas juste mon corps mais aussi mon esprit.
Je suis végétarienne depuis mes 18 ans. C’est vite devenu un style de vie et une source de créativité. Quand on mange de la viande, l’assiette est construite autour de la viande à laquelle on rajoute des accompagnements. Quand on cuisine végétarien, il n’y a pas d'accompagnement. Tous les ingrédients sont en harmonie les uns avec les autres. C’est une élaboration de saveurs.
D’où te vient cette envie d’entreprendre ?
Je n’avais pas envie de travailler pour quelqu’un d’autre. Avec Charles, on voulait montrer notre univers, transmettre notre passion de la nourriture. Mais plus encore, on voulait partager notre style de vie qui allait bien au-delà des jus et de la nourriture. Tout notre univers est tourné autour de la slow life. J’aime prendre le temps de vivre et de cuisiner. Je fais moi-même mon pain en travaillant longuement le processus de fermentation. Tout cela prend du temps. Il faut laisser le temps au temps.
Comment concilies-tu engagement et plaisir ?
Dans ma démarche, je n’ai jamais été dogmatique. Pour moi, c’est super important que chacun écoute son corps. On ne doit pas s’imposer un régime. Mon associé par exemple ne peut pas être vegan pour des raisons de santé. J’ai voulu créer une cuisine inclusive. C’est pour cela que je propose à la fois des produits végétariens et vegans.
Je veux que les gens découvre la cuisine végétarienne d’une autre façon. Ce n’est pas juste des légumes et du militantisme. C’est un ensemble de saveurs, de couleurs, de créativité. C’est une philosophie aussi. OTIUM, c’est le moment du bien-être intérieur. Dès le départ, on a conçu les jus comme une nourriture intérieure. OTIUM c’est un moment de déconnexion, de poésie, de contemplation.
Quels conseils donnerais-tu à une femme qui souhaite entreprendre ?
Dans l’entrepreneuriat, il y a le risque de travailler trop, de ne pas prendre le temps de manger, de ne pas prendre soin de soi. Mon conseil c’est de savoir ralentir. Il faut trouver un équilibre quand on est entrepreneur. Tu as souvent l’impression que si tu ne travailles pas tout le temps, tu ne travailles pas assez. C’est faux ! Il faut savoir prendre du recul et apprécier le processus.
C’est quoi ton WILD SIDE ?
J’ai toujours adoré m’exprimer au travers du collage. J’en fais depuis que je suis adolescente. Cela m’aide à incarner mes idées. Je suis très inspirée par les corps de femmes et j’aime jouer avec les genres en associant un costume d’homme avec une tête de femmes. Avant de lancer OTIUM, j’ai fait quelques résidences artistiques en Espagne. Je vivais avec 6 autres artistes là-bas, c’était un environnement de création unique.
Aujourd’hui encore, je continue à penser la nourriture comme une forme d’art. L’art est partout chez OTIUM ; on expose des artistes dans le restaurant, on travaille avec eux pour nos shootings photos et on essaie de concevoir chaque plat comme une petite œuvre d’art.
Otium, 56 Rue de la Rochefoucauld, 75009 Paris