Détenteurs d’un savoir-faire unique, amoureux du végétal, grands connaisseurs de la forêt, les cueilleurs ont fait bien plus que m’aider à trouver des plantes sauvages de qualité. Ils m’ont appris à regarder et à écouter la forêt pour mieux l'apprécier et la préserver. Avec eux, j’ai eu l’impression de redécouvrir ce que la nature a à nous apporter.
Cet article, c’est ma façon à moi de mettre en avant leur travail.
Conscience, contemplation et humilité
Il y a 3 ans, c’est en lisant un article que je découvre la pratique de la cueillette sauvage. Je me prends d’intérêt pour ces femmes et ces hommes qui ont fait le choix de vivre au cœur de la nature. Je décide d’aller à leur rencontre afin de mieux les comprendre. Je découvre alors de grands connaisseurs du végétal, capables de prélever les bourgeons à maturité dans un cadre spectaculaire de beauté. Porteurs d’un savoir-faire ancestral, ils écoutent le murmure des feuilles dans le vent et les craquements des branches sous leurs pieds pour dénicher les plantes sauvages aux mille vertus.
La plante sauvage, une source d'émerveillement
Curieuse d'en savoir plus, je me rapproche de Claire, chercheuse ethnobotaniste anthropologue spécialisée dans la cueillette sauvage qui devient une véritable amie au fil de nos échanges. Convaincue de la relation sensible entre le cueilleur et le végétal, l’experte me partage l’importance de l’instinct et de la sensibilité de celui qui prélève. Il n’y a pas d’école de cueilleurs, c’est la nature qui leur dicte ce qui est juste.
Elle me montre aussi l’intérêt d’utiliser des plantes sauvages plutôt que des plantes cultivées pour réaliser des formules cosmétiques. Lorsqu’on les laisse dans leur écosystème naturel, les plantes développent en effet des propriétés incomparables avec celles des ingrédients cultivés par les êtres humains. Elles ne subissent aucun stress ni concurrence dans leur milieu naturel. Elles bénéficient également d’un rythme de croissance plus lent. Or, c’est dans cette lenteur qu’elles réussissent à livrer des principes actifs d’une rare efficacité. Sur les conseils de Claire, je choisis d’intégrer de la sève de bouleau (détoxifiante) et du bourgeon de hêtre (régénérant) à mes formules.
Des collaborations vertueuses pour une traçabilité millimétrée
Récoltée dans une forêt privée en Gironde par une amoureuse de l’environnement, la sève de bouleau est issue d’arbres dont on connaît chaque histoire. Quant aux bourgeons de hêtre, ils sont cueillis par une coopérative de cueilleurs professionnels dans le Massif Central. Ces deux zones de cueillettes sont certifiées bio par Ecocert.
Fédérés au soin de l’Association Française des Professionnels de la Cueillette des Plantes Sauvages (l’AFC), ces cueilleurs militent pour des procédés responsables et durables. Ainsi, ils ont créé un guide de bonnes pratiques pour apprendre à respecter la plante, à gérer les ressources avec responsabilité et garantir la préservation de la biodiversité. Ils ont ainsi répertorié 738 espèces cueillies pour leurs propriétés.
J’ai eu la chance de me rendre plusieurs fois sur les sites pour observer le travail des cueilleurs et toucher ces arbres sans lesquels rien ne serait possible. J’ai même eu l’opportunité de participer l’an dernier à la cueillette de la sève de bouleau. C’était fascinant et inspirant, un vrai moment de reconnection avec la nature.